Villa Perrot
Route de Pregny 38
1881
Localisation
Le château se situe dans la localité de Chambésy - village et se dresse au nord du domaine de la maison de maître « Les Ormeaux ». Il se situe dans la localité de Chambésy, dans le sous-secteur de Chambésy - village, au lieu-dit de Chambésy-Dessus. Le domaine a une surface totale de 3,3 ha.
Histoire
L'ancienne maison
Le plus ancien acte concernant cette propriété est une cession, datant de 1723, par Jacob Chouet à Jean-Louis Chouet (1676-1756) décrivant le bâtiment comme « une propriété avec maison à deux étages sur des caves. grange, deux écuries, deux soliers, un grand pressoir, une grande cour close de murailles, situés au village de Chambésy au pays de Gex, jouxte le grand chemin tendant de Pregny à Chambésy au couchant ».
En 1761, la propriété est vendue à Jean-Frédéric de Crinsoz, seigneur de Colombier-sur-Morges, qui la revend, en 1771, à Barthélemy Jaquemet, aubergiste. Cependant, après de trop nombreuses hypothèques sur la propriété, Barthélemy Jaquemet doit se résigner à vendre, en 1788, à Henri-Louis Jaquet-Droz (1752-1791), mécanicien et horloger neuchâtelois. Henri-Louis Jaquet-Droz décide de rénover et d'agrandir la maison et de construire un corps de bâtiment supplémentaire. Cependant, en voulant commander et effectuer les travaux lui-même, il s'expose aux intempéries alors que sa santé est déjà fragile. À sa mort en 1791, la propriété revient à sa fille Cécile-Madeleine Jaquet-Droz (1788-1815). La propriété est alors habitée, à cette époque par Mme Bennelle, Louise-Suzanne Jaquet-Droz, née Bennelle (1760-1874) et Cécile-Madeleine Jaquet-Droz (1788-1815).
Louis Perrot (1785-1865), passionné de nature et de botanique, passe souvent son temps chez sa tante, Louise-Suzanne Jaquet-Droz, à la propriété de Pregny, où il rencontre notamment le naturaliste François Huber ou encore le botaniste Augustin-Pyramus de Candolle (habitant tous deux à Pregny). C'est à cette période qu'il rencontre sa cousine germaine Cécile-Madeleine Jaquet-Droz avec qui il se maria le 23 février 1809 et habitèrent au premier étage de la maison. À la mort de Cécile-Madeleine en 1815, Depuis son veuvage en 1815, Louis Perrot passe seulement les étés à la propriété de Pregny en compagnie de sa tante Louise-Suzanne Jaquet-Droz. En 1826, il épouse Rosalie de Pourtalès-Boyve avec qui il a quatre enfants et reste vivre dans la propriété de Pregny. Fier de ses origines neuchâteloises, Louis Perrot-de Pourtalès plante sur son coteau plusieurs plants de vignes.
En 1834, il vend à Georges Haldimand (1781-1851) la partie sud du domaine qui deviendra, en 1836, le domaine de la maison de maître «Les Ormeaux».
À la mort de Louis Perrot-de Pourtalès, en 1865, le domaine passe à son fils Adolphe Perrot (1833-1887),qui garde la maison comme résidence secondaire et la laisse comme habitation à Louise Suzanne Jaquet-Droz. Adolphe Perrot épouse, en 1863, Sophie Turrettini-de la Rive (1840-1899), avec qui il a un fils nommé François-Louis Perrot (1865-1949). En 1864, il édifie de nouvelles dépendances comprenant, des bâtiments de fermes et un logement pour l'une de ses sœurs. En 1874, à la mort de Louise Suzanne Jaquet-Droz, la maison reste vide puis est démolie en 1879.
« La Grande Maison »
Après deux années d'études du plan et de l'orientation de la future demeure, les travaux commencent en 1881. Adolphe Perrot est encouragé par son beau-frère, Albert de Meuron (1823-1897), à ne pas « imiter la monotonie des maisons de la ville dont toutes les fenêtres sont identiques ». De plus, Adolphe Perrot avait le souhait de décorer l'extérieur de la maison avec des faïences. Il décide alors de faire l'extérieur des murs en briques rouges, de mettre du grès de Saint-Gall à grains roses sur toutes les saillies, de poser des colonnes de granit poli venues d'Écosse sur ses façades. La construction est dirigée par l'architecte Jacques-Elysée Goss (1839-1921). Adolphe Perrot achète également, pour garantir la vue sur le lac, plusieurs parcelles jusqu'au chemin des Conillons. Le château terminé en 1883, celui-ci prend le officiellement le nom de « Villa Perrot » mais il est appelé par la famille la «Grande Maison». En 1887, à la mort d'Adolphe Perrot, le château passe à son fils François-Louis Perrot jusqu'au décès de celui-ci en 1949. Ce dernier a huit enfants et dès cette année, la propriété est partagée cinq parties : son fils Alain Jacques Perrot (1911-2003) devient propriétaire d'une parcelle non bâtie ; sa fille Evelyne Perrot (1903-1985) et son époux René Mach (1904-1994) reçoivent la «Grande Maison» ; son fils Adolphe Perrot (1899-1982) reçoit la partie, côté Genève, où il se construit une maison ; son fils Raymond Perrot (1905-1997) reçoit la première dépendance, côté Versoix, dite Petite-Malvande ; son fils François Perrot reçoit la seconde dépendance.
La « Grande Maison » reste dans la famille Mach alors que les dépendances reviennent à la famille Perrot et, par alliance, à la famille Lauber.
Propriétaires
Propriétaires de l'ancienne villa Perrot
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? - 1723 : Jacob Chouet ;
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1723 - ? : Jean-Louis Chouet ;
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? - 1761 : famille Chouet ;
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1761 - 1771 : Jean-Frédéric de Crinsoz ;
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1771 - 1788: Barthélemy Jaquemet ;
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1788 - 1791 : Henri-Louis Jaquet-Droz ;
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1791 - 1809 : Cécile-Madeleine Jaquet-Droz ;
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1809 - 1865 : Louis Perrot-de Pourtalès ;
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1865 - 1879 : Adolphe Perrot-Turrettini ;
Propriétaires de la « La Grande Maison »
Protections
Le domaine, le château et les dépendances sont classés comme « bien culturel d'importance nationale » par l'Office fédéral de la protection de la population.
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Le 16 octobre 1987, le château et les dépendances sont inscrits sur la liste des immeubles dignes d'être protégés par le Département des Travaux Publics du canton de Genève.
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Le 21 juin 2017, le Conseil d'État genevois inscrit la Villa Perrot sur la liste des objets classés à l'Office du patrimoine et des sites du canton de Genève.
Préoccupations : minime
Au vu de ses protections, la villa n'est pas en danger.
Cependant, le domaine est en danger : premièrement, le terrain voisin au sud de la villa, dernièrement acheté par Gabriel Léo Jean-Pierre Bahadourian, doit accueillir une grande maison moderne qui va défigurer paysage.
En contrebas des dépendances, un projet de trois immeubles de la famille Lauber est également à surveiller.