Le nom de cette propriété provient des ormeaux, trois fois centenaires, qui se dressent au bas de la terrasse et se profilent sur le lac.

Avant la construction de la maison actuelle, nous trouvons comme propriétaires de cet emplacement, Marc-François Vuaillet, ancien notaire, et son fils, Louis-Valentin, receveur principal des douanes à Saint-Laurent du Var, d'une famille notable de Pregny. Ce n'était qu'une partie de leur domaine, dont la maison se trouvait sur le lieu des dépendances du château de Pregny actuel.

​

C'est en 1834 que le rentier londonien Georges Haldimand rachète le domaine. Pour agrandir le clos, il rachète une série de parcelles plantées en vignes sur la pente du coteau.

Entre 1835 et 1836, il se fit construire une résidence spacieuse dans le style gothique anglais. D'autres terrains adjacents sont également achetés pour arrondir sa propriété.

Entre 1841 et 1850, Georges Haldimand reçu ne nombreuses personnalités comme Stéphanie de Beauharnais, Arthur Somerset, la princesse Mestchersky, Anna Pavlovna de Russie, etc...

En septembre 1850, le domaine est acquis par Alphonse Favre (1815-1890) et s'y installe en 1851.

Choqué de l'isolement des familles protestantes vivant dans son village (à majorité et historiquement catholique) Alphonse Favre décide, avec l'aide de la famille Sarasin, d'ouvrir une école primaire dans une petite maisonnette situé dans sa propriété des Ormeaux(le long du chemin des chèvres), où la religion protestante y est également enseigné. L'école a lieu tous les jeudis et le catéchisme tous les dimanches ; les adultes sont également conviés à y participer.

La commune ayant construit une école primaire publique en 1835, l'école des Ormeaux n'a alors plus lieu d'être. Cependant, Alphonse Favre estime que son école doit rester en place car l'enseignement religieux ne figure pas au programme officiel : l'école du jeudi et le catéchisme sont alors maintenu. Alphonse Favre détruit alors la petite maisonnette et déplace son école protestante dans une des dépendances du domaine spécialement construite a cet effet. À la mort de Alphonse Favre en 1890, son fils Edouard Favre continue l'enseignement protestant dans son école.

 

En 1856, Alphonse Favre achète une parcelle de la propriété Saladin (Pavillon de Pregny) et en profita pour déplacer la partie supérieure du chemin des Chèvres, qui décrivait alors une courbe et aboutissait devant le bâtiment de l'école. En rectifiant le tracé de ce chemin, Alphonse Favre gagna un triangle planté d'arbres.

​

À la mort d'Alphonse Favre en 1890, c'est son fils Edouard (1855-1942) qui hérita du domaine où il y vécut avec sa femme Mathilde Gautier. À la mort de celui-ci, ses enfants héritèrent du domaine qui le vendirent à l'État de Genève en 1951. Cette dernière, la même année, revendit à la commune de Pregny, la parcelle de 13'000 m2 se trouvant de l'autre côté de la Route de Pregny. Cette parcelle servira à M. Louis Brüll, horticulteur, à y construire ses serres et à la commune de créer le terrain de sport de Pregny. L'État de Genève vend également la partie sud à l'industriel français Marcel Dassault (1892-1986) qui s'y construit une maison.

Actuellement, la maison de maître est occupée par le bureau pour la mission permanente de la République française et du désarmement auprès de l'ONU.