La maison de maître se situe au bord du Léman dans le sous-secteur Le Vengeron . Elle se situe au lieu-dit de Grande Pierrière. Le domaine a une surface totale de 16 838 m23.
Le nom du lieu-dit Grande Pierrière vient des carrières sous-lacustres de molasse situées à 800 mètres au sud. Ces carrières ont été exploitées de la fin du Moyen Âge jusqu’au xviiie siècle. Le lieu-dit donna également, dès le 21 octobre 1987, son nom à deux artères de la commune.
La maison de maître « La Grande Pierrière » a vraisemblablement été construite au milieu du xviiie siècle. Elle est caractérisée par la composition symétrique de ses façades et son décor de faux appareillage peint. L'avant-corps à pans coupés et le toit à la Mansart pourraient eux remonter au courant du xxe siècle56.
Le domaine de la « Grande Pierrière » a été formé par le regroupement de diverses parcelles entre 1720 et 1784 par Jean-Claude Battu29. Celui-ci ouvre également une auberge à cet emplacement. Les décennies suivantes, la bâtisse et son domaine passe sous la propriété de différentes personnes et familles.
En 1831, la prorpiétaire Elisa Robinson vend « La Grande Pierrière » à Caroline-Renée Turrettini (1778-1835)N 35,150,151. À cette époque, l'urbanisme local faisait que la route de Lausanne passait entre la maison et le Léman45. En 1846, le fils de la nouvelle propriétaire, Jean-Adolphe-Amédée d'Arbigny (1806-1876), fait un échange de terrain avec l'État afin de modifier le tracer de la route de Lausanne. Cet accord permet de créer une continuité domaniale, la maison de maître et le bord du lac sont désormais liés, et de créer un tunnel souterrain afin de connecter la propriété aux terres à l'ouest de la nouvelle route.
En 1858, Jean-Adolphe-Amédée d'Arbigny vend la propriété au botaniste Edmond Boissier-Butini (1810-1885). Celui-ci, qui habite la maison de maître voisine « Le Rivage », fait l'acquisition de la demeure pour sa fille Caroline Boissier (1847-1918)151. En 1869, celle-ci épouse le botaniste William Barbey (1842-1914) et le couple s'installe dans la maison. Des travaux sont entrepris afin de créer en arboretum sur le terrain à l'ouest de la route de Lausanne et l'architecte Edmond Fatio (1871-1959) transforme la maison de maître. Une fontaine en calcaire est également réalisée.
En 1885, le couple Boissier-Barbey acquiert un terrain proche, au sud de la maison de maître « Le Rivage », et y font construire la maison de maître de style néo-médiéval « Les Jordils » par l'architecte Étienne Poncy. En plus de sa fonction d'habitation, cette demeure abritait les herbiers des deux botanistes. L'un de leur fils, Frédéric William Barbey (1879-1970), hérite du domaine en 1918 et y effectue d'importantes transformations de la maison de maître154,45.
Au début des années 1980, l'ancien arboretum de l'autre côté de la route est vendu afin d'y construire la mission permanente du royaume d'Arabie saoudite auprès des Nations Unies.
La demeure et sa propriété appartiennent à la famille Barbey.
La maison de maître « La Grande Pierrière » et ses dépendances sont inscrites à l'inventaire genevois le 16 octobre 1987.
Le 8 septembre 2023, la famille Barbey vend la maison de maître, pour 20'000'000 .- CHF à la société Villa U S.A.